Feuillages luisants
cuivres des liquidambars
ces sons si légers
jouent dans la brise du soir
trois carillons tibétains
*
Jean Irubetagoyena-Tanka
Le temps n’est qu’une illusion ( Éditions du tanka francophone)
Ce tanka s’articule en 4 expressions en résonance les unes avec les autres et selon le rythme de 5/7/5 et 7/7 syllabes. Le mot "cuivres" est intéressant pour son double-sens :
- les couleurs cuivres que les feuilles des liquidambars prennent en automne et qui vont du rose au pourpre en passant par le jaune-orangé.
- les instruments de percussion en cuivre. On imagine le cliquetis des feuilles que le souffle léger de la brise produit.
La quatrième ligne fonctionne d’expression pivot car elle peut être lue en liaison soit avec le troisième vers, soit avec le cinquième. On trouve d’ailleurs un beau pas de côté en dernière ligne car tout en restant dans le même discours narratif, nous sortons de la musicalité de la nature pour entrer dans celle des instruments fabriqués par les humains. On place souvent les carillons tibétains, sensés équilibrer les énergies, à l'extérieur près de la porte d'entrée. Ces cloches à vent tintent au moindre déplacement d’air. La brise devient musicienne produisant un son apaisant et créant une connexion harmonieuse entre notre propre espace intérieur et les éléments naturels.
Ce poème est en parfaite syntonie avec l’esprit du tanka qui reporte à un évènement de la nature tout en évoquant le sentiment ou les impressions que ce fait suscite.
NL
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